lundi 16 décembre 2013 à 17h30
Manifestation: résistons à la politique de Maggie De Block
En période de crise, les étrangers, et encore plus les « sans papiers », sont présentés comme responsables de tous les problèmes du royaume. Ce n'est pas pour cela que le gouvernement doit s'asseoir sur nos conventions internationales et laisser Maggie De Block instaurer des politiques de plus en plus répressives et inhumaines !
Nous interpellerons nos conseillères et conseillers tout en sensibilisant la population.
La situation devient insupportable. Nous dénonçons cette politique dont nous mesurons quelques effets.
- Un boum des détentions et expulsions de personnes et familles parfois intégrées depuis des années, arrêtées, notamment via une procédure qui implique une collaboration beaucoup plus étroite entre la commune et l'Office des Etrangers. Ces expulsions continuent à être inefficaces. Elles ne réduisent pas les flux migratoires liés à la situation mondiale actuelle, en témoignent toutes les tragédies au large des côtes du sud de l'Europe. Enfin, elles sont extrêmement coûteuses. Le 22 octobre, SudPresse nous informait que l'expulsion d'une mère et de ses trois enfants avait coûté 14000€ à la Belgique…
- Le statut de réfugié visé par la convention de Genève et celui de la Protection Subsidiaire ne sont plus respectés. Rappelons nous l'histoire récente d'Aref, cet Afghan qui, après s'être vu refuser à maintes reprises l'obtention d'un droit de séjour, a accepté un retour volontaire vers l'Afghanistan et a signé un retour vers la mort. Il lui aura fallu moins d'un mois pour être assassiné…
- Le taux de régularisation pour raison humanitaire (les fameux articles 9 bis et 9 ter) ne fait que chuter : 6% de réponses positives pour toutes les demandes traitées sur les 9 premiers mois de 2013 ! Plusieurs situations ont encore été médiatisées cet automne, par exemple celle de Navid Sharifi, plombier afghan âgé de 23 ans qui a quitté son pays natal à l'âge de 4 ans, et est arrivé en Belgique en 2008. Il a été formé ici et pratiquait un métier en pénurie de main d'œuvre, réel apport économique au royaume ; il vivait en couple avec une citoyenne belge, il a néanmoins été expulsé après avoir reçu des décisions négatives à ses demandes d'asile et de régularisation.
- Évoquons aussi les vies de nos « sans papiers » à Liège, ces familles dont les enfants sont scolarisés, en Belgique depuis plusieurs années, qui ont attendu trop longtemps (parfois plus de 5 ans), parfaitement intégrées, pour finalement obtenir une décision négative et qui perdent, du jour au lendemain, tout espoir d'un avenir décent avec un titre de séjour.
- Maggie De Block a réduit à rien le droit à un séjour pour des raisons médicales. Des personnes dans un état de santé très précaire sont renvoyées à des traitements inhumains et dégradants dans leur pays d'origine… Rappelez-vous, des médecins ont dénoncé le renvoi de séro-positifs dans des pays où les soins ne sont pas accessibles. Le Conseil du Contentieux a d'ailleurs cassé plusieurs de ces décisions.
- Le gouvernement ne s'arrête pas là : si l'on ne dispose pas de revenus élevés, le droit au regroupement familial n'existe plus et des familles sont donc détruites. Le changement de loi est même rétroactif. Des personnes qui vivaient en toute confiance ici sont renvoyées à des situations inhumaines dramatiques.
Enfin, la goutte d'eau… La répression policière atroce déployée sur le mouvement des Afghans à Bruxelles nous inquiète. Cette manifestation pacifique a entraîné 172 arrestations dans des conditions de violences policières dénoncées par de nombreux médias. Des familles avec enfants ont été gazées et menottées violemment. Selma BENKHALIFA, avocate, arrêtée, en témoigne. Nous ne pouvons accepter des violences envers des personnes en danger qui ne font que manifester leur désespoir et interpeller cette « démocratie belge ». Nous devons prendre notre part de responsabilité.
Elio Di RUPO déclarait « J'ai confiance dans la politique de notre ministre Maggie De Block; elle essaie en tout cas de trouver une solution ». Nous, nous vous demandons de ne plus laisser se déployer une telle politique.
Le comité de soutien aux sans papiers de Liège.