mercredi 8 mars 2023 à 20h
Ciné-débat « Annie Colère »
Ciné-débat « Annie Colère »
8 mars de 20h00 à 23h00
Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes, Soralia vous invite au cinéma !
Le 8 mars, c'est la Journée internationale pour les droits DES Femmes et non la Journée de LA Femme, comme on entend souvent le dire ! En effet, la femme n'est pas un objet social comme la paix ou le tabac. Les femmes constituent un groupe complexe, elles sont toutes différentes, avec des luttes plus ou moins avancées selon les pays, selon le contexte. Le 8 mars, il s'agit pas d'offrir une fleur ou un parfum aux femmes que l'on aime, il s'agit de rappeler qu'aujourd'hui, encore, une femme n'égale pas un homme.
Le 8 mars, c'est un moment de réflexion et de visibilité pour les associations de défense des droits des femmes. C'est aussi une occasion unique de focaliser l'attention des médias, des politiques et de l'opinion publique sur les inégalités et les injustices dont les femmes sont victimes à travers le monde. Cette journée trouve son origine en 1910, où elle est proposée lors de la conférence internationale des femmes socialistes. Avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg en 1917, la tradition du 8 mars se met en place. En 1977, l'ONU reconnait officiellement le 8 mars comme la Journée internationale des femmes.
Nous sommes en 2023, et malgré certaines avancées, les droits des femmes sont toujours à la merci des pensées rétrogrades, des attaques néo-capitalistes, des poussées réactionnaires et des pièges misogynes !
Le film
Cette année, Soralia a le plaisir de vous offrir des places pour la dernière séance d' « Annie Colère » prévue au cinéma Sauvenière. La projection sera suivie d'une rencontre
Blandine Lenoir (Aurore) se penche sur les années qui ont précédé la légalisation de l'avortement en France et plus précisément sur les actions menées par le MLAC (le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception), un collectif qui a mené ce combat sans relâche, donnant notamment la possibilité aux femmes d'avorter en toute sécurité
France, 1974. Annie, ouvrière en usine, heureuse dans son mariage et mère de deux enfants, est de nouveau enceinte. Elle sollicite l'aide du MLAC. Ce mouvement donne non seulement accès à un avortement gratuit, bien mené et presque sans douleur, mais aussi à un soutien psychologique sans jamais juger, ses membres ayant elles-mêmes vécu des expériences similaires. Reconnaissante et désireuse de les payer de retour, Annie n'hésite pas longtemps avant de les aider à traiter leur volume de travail grandissant. Vite conquise par la ténacité altruiste de ces femmes et la tendre ambiance de sororité qui règne dans le groupe, elle finit par s'impliquer toute entière et prend part à la lutte pour la légalisation de l'avortement en France. Un investissement qui va aussi l'amener à prendre des décisions personnelles qui vont changer sa vie.
De la lutte pour la légalisation de l'avortement, en France, on connaît essentiellement la Loi Veil. Avant que le parlement ne l'approuve en 1975, plusieurs mouvements et organisations existaient déjà et menaient un combat de terrain. Le MLAC a ainsi été fondé en 1973. Les objectifs du collectif étaient multiples : informer les femmes sur la vie amoureuse et sexuelle, mais surtout militer pour la légalisation de la contraception et de l'avortement en considérant celui-ci comme un acte médical pratiqué par des professionnels et remboursé par la sécurité sociale (ce qui, soit dit en passant, sont les piliers sur lesquels repose la loi Veil). Il s'agissait aussi d'aider les femmes à avorter en toute sécurité, selon la méthode Karman (ou par aspiration). Ces avortements (illégaux mais non clandestins) se déroulaient chez des privés. Annie Colère se concentre essentiellement sur le côté solidaire du mouvement, sur ces moments intimes où des femmes se retrouvent pour s'entraider, pour partager leurs difficultés, leurs craintes et aussi pour se soutenir psychologiquement. À travers le personnage d'Annie, ouvrière un peu naïve mais bien vite déterminée à changer les choses, c'est un peu le mouvement de libération de la femme que la réalisatrice dépeint, certes de façon parfois un peu pédagogique mais néanmoins touchante et sincère, sans omettre de raconter des moments qui font bondir et d'autres qui font sourire. Il se dégage du film une belle atmosphère de solidarité, notamment dans les scènes de réunion du collectif où chacune témoigne de situations vécues, discriminatoires et révoltantes. Quant aux scènes d'avortements, la cinéaste les aborde avec réalisme et pudeur, ne cachant rien de la difficulté d'un tel moment, mais les entourant d'une douceur et d'une bienveillance qui reflètent parfaitement la façon de faire des militantes du MLAC.
La brochette d'actrices fonctionne à merveille : Laure Calamy colore le personnage d'Annie avec toute la fougue qu'on lui connaît, Zita Hanrot campe l'infirmière militante et India Hair est parfaite dans le rôle de la docteure, bien éloignée des personnages décalés auxquels elle nous a souvent habitués. On tient aujourd'hui certains droits pour acquis. Il est parfois bon de rappeler qu'ils ont été obtenus à la force du poignet par des personnes qui ont dédié leur vie entière à la cause. Annie Colère rend hommage à ces héroïnes inconnues en les arrachant à l'anonymat.
Un texte de LAURENCE HOTTART, les Grignoux
Echanges
La projection sera suivie d'un échange avec une médecin pratiquant l'IVG du CPF Soralia de Verviers, une accueillante IVG du CPF Louise Michel et une accueillante non-IVG d'Infor Femmes.
Introduction par le Collectif contre les Violences Familiales et l'Exclusion (CVFE)
Toute notre programmation spéciale « 8 mars »
Chaque année Soralia Liège et Soralia Verviers vous proposent de nombreuses activités dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes.
Films, spectacles, débats, expositions pour susciter la réflexion sur les droits des femmes aujourd'hui.
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